De-Phazz présente Octaves, preuve que de nouvelles perspectives s'ouvrent aux esprits et aux coeurs lorsque des stars méconnues de la scène pianistique néoclassique internationale puisent dans le répertoire de cette institution soul, pop, jazz et electronica fondée à Heidelberg en 1997. Dix-sept pianistes de huit pays et de trois continentsont interprété des morceaux de De-Phazz, issus de ses 28 ans d'histoire.L'ensemble réunit des personnalités aussi diverses que le grand néoclassique argentin Cristian Vivaldi, l'experte suédoise en ballades Ana Rebekah, le jazzman norvégien Bugge Wesseltoft, la pionnière anglaise du streaming Becky Ainge, et le producteur de rock et légende de la musique de film est-allemand Rainer Oleak. Sont également présents des pianistes classiques tels que l'Ukrainienne Lera Palyarush, l'artiste de musique noire nordique Stein Austrud, l'étoile montante du nu-jazz suédois Rikard From, ainsi que les vétérans de De Phazz Eckes Malz et Ulf Kleiner.Mais quels que soient leurs antécédents, ils partagent tous une sympathie profonde et audible pour le matériel source.Sarah Watson, par exemple, traite avec le plus grand respect le riff latin taquin du tube planétaire « The Mambo Craze » de De Phazz, tout en laissant transparaître une partie de la légèreté de la chanson originale dans son interprétation rêveuse. « Je me souviens que je n'ai pas réussi à me sortir cette mélodie entraînante de la tête pendant environ une semaine », raconte la Canadienne, dont les chansons ont été écoutées plus de 50 millions de fois, à propos du processus de création. « Puis, à un moment donné, j'ai joué une version ralentie à mon fils pour l'endormir. Une fois endormi, je me suis remise au piano et j'ai travaillé sur la version que j'ai finalement enregistrée. C'est une superbe chanson, et j'ai vraiment adoré travailler dessus ! »Robert Gromotka, quant à lui, transforme No Jive en une fragile valse rubato. La chanson du premier album de De Phazz, Detunized Gravity, le hante depuis longtemps, confie le génie berlinois du néoclassique. Au moment de choisir un morceau, la décision m'a semblé presque instinctive, comme un retour à un vieil ami, sous un jour nouveau. Je voulais préserver l'essence émotionnelle de la chanson, mais lui permettre de respirer différemment, de manière plus intime, plus réfléchie, comme un souvenir murmuré plutôt que prononcé à voix haute.Les participants à 'De-Phazz présents Octaves' puisent dans toutes les sources possibles de la tradition pianistique. On y décèle parfois un soupçon de Chopin, parfois une touche de Satie, parfois quelque chose de stride, de bande sonore ou de blues. Sur des pianos grinçants, des pianos préparés et des pianos à queue aux sonorités chatoyantes et feutrées, ils ont créé des nouvelles nostalgiques, des drames ironiques et des méditations entraînantes, touchantes mais jamais banales. Les interprétations néoclassiques sont aux originaux ce que l'octave est à la note fondamentale : elles sont étroitement liées, mais vibrent différemment. Une fois de plus, avec émotion, pour ainsi dire.Bien qu'il ne semble pas tout à fait clair ce qui constitue une refonte et ce qui constitue un matériel source. C'est du moins l'avis de Pit Baumgartner, virtuose du collage sonore et recteur spirituel de De-Phazz, dont la table de montage était l'endroit où ont été créés des classiques du lounge comme The Mambo Craze, No Jive et Dummes Spiel. Je suis vraiment ravi de la façon dont cela a été réalisé avec amour. Avec certaines versions, je me suis dit : cela pourrait être l'original que nous avons copié. C'est comme ça qu'il faut jouer ! Ce qui confirme le vieil adage : les bonnes chansons fonctionnent dans n'importe quel contexte, même au-delà des frontières des genres.