La musique d'Usé ressemble à cette free-party que l'on a cherché dans une nuit épaisse comme du goudron, au coeur de la forêt, en se fiant au grondement sourd qui semblait émaner du sol : sauvage et agressive, mais aussi familiale, accueillante, touchante dans son dépouillement. Plaisir d'abdiquer devant latoute-puissance de la transe, jouissance régressive des tambours qui foutent le bronx, ritournelles légères, entêtantes, textes rythmiques comme un poème Dada. Usé pulvérise les petites étiquettes « noise », « rock » et « techno » qui nous servent à apprivoiser le bruit, pour nous ramener aux fondations du son, aux pulsations primitives qui préexistent au langage ou à la mélodie.