Ce dixième album de Tue-Loup est né sur les bords du Tage, à Lisbonne, avec l'écriture de la chanson « Tejo ». La langueur, lasensualité et la lumière voilée de ce bout d'Europe s'est déclinée tout au long du disque, « dans l'ombre d'un personnage plus oumoins fantasmé » ditle leader du groupe sarthois, Xavier Plumas. Un soleil bleu, une terre ocre, une peau brune... « C'estégalement un album empreint de peinture. Celle de Berthommier et de Badaire, dont les univers ont aussi à voir avec la saudadeportugaise ». Jean-Gilles Badaire signe d'ailleurs les visuels du disque.Tue-Loup brûle plus que jamais de cette beauté sombre et de cette poésie délicieusement toxique qui font qu'on s'attache à cegroupe années après années, modes après modes. A fortiori maintenant qu'il parvient à ouvrir des portes brillantes et efficaces surson propos (Empreinte, Le Tigre Voyageur), sans concéder pour autant sur la richesse de ses textes, ni le temps qu'il faut pourinstaller une ambiance (Hirondelle), ou l'envie toujours présente de sortir parfois du strict format de la « chanson française »(Ramo Contra O Medo). Une musique et des textes hors mode, d'une impalpable sûreté. Un goût certain pour la rêverie, uneexpression du réel derrière le réel.