Déjà presque dix ans que les" loubards sensibles " brestois de Syndrome 81 se sont attelés à la lourde tâche de remettre le punk rock 80's au goût du jour. En seulement quelques EP, ils se sont imposés en représentants d'une nouvelle scène française à l'international.Leur recette est un savantmélange de différentes influences de la deuxième vague punk, du hardcore americain à la Negative Approach, du post punk anglais froid à la Blitz et du punk rock français à la Camera Silens, pour ne citer que quelques noms. Syndrome 81 a pris le temps d'affiner ce cocktail, les mélodies sont de plus en plus présentes, les arrangements encore plus travaillés, l'ambiance encore plus froide sans rien perdre de l'énergie des hymnes accrocheurs qui les caractérise.Ce quintet brestois cristallisant une partie de la richesse présente et passé du Grand-Ouest en matière de rock'n'roll (Litovsk, Sordid Ship, The Night Stalkers, Thrashington DC...) apparaissait tout trouvé. Compromis parfait entre la fraîcheur d'une lame de rasoir effleurant l'intérieur du poignet un soir de cafard et la chaleur d'une bonne claque amicale dans le dos assénée à l'entrée d'un troquet de la rade de Brest, les bretons combinent des textes plombés au spleen côtier et des leads glacés comme la bruine du Finistère à des riffs qui cherchent la baston et des refrains gouailleurs. Dans un sens en plein dans le revival Street Punk qui sévit en France depuis quelques années maintenant (Outreau, Lion's Law, Rixe, Bromure...), Syndrome 81 s'en démarque aussi un peu en incluant une bonne dose de post-punk. N'ayant rien à envier au béton de la périphérie parisienne, le gris du ciel breton et l'ennui qui hante ses rues embrumées donne naissance à de magnifiques complaintes punk.Avec Prisons Imaginaires, les chansons gagnent encore plus en efficacité, et on peut déjà imaginer les prochains concerts où le public reprendra en choeur les refrains savamment formulés. Comme la musique, les paroles sont rudes et froides, ce sont des récits de vie à Brest, le far ouest, loin de la capitale, loin de tout. Syndrome 81 décrit comme personne le spleen du quotidien et l'ennui de la vie à Brest dans des chansons empreintes de grisaille.Syndrome 81 s'est fait attendre alors que leurs EP s'arrachent à prix d'or et que même des groupes russes reprennent leurs chansons... 'Prisons Imaginaires' est seulement le premier album d'un groupe qui a déjà plusieurs tournées européennes et américaines ainsi que plusieurs festivals européens mythiques au compteur.