« La bêtise, c'est un type qui vit et qui dit « Ça me suffit », disait Jacques Brel.
Il faut croire que Soan a su s'en inspirer. Même si cette rage de vivre l'a
poussé par le passé à se brûler les ailes, c’est vers la quiètude et la création
qu’elle l’emmène à présent à travers son nouvel album, «Celui qui Aboie».
Avec cet album, Soan s'offre un second souffle, sans concession ni effets
spéciaux, un retour à l’essentiel. Se plonger dans son univers, c'est découvrir
un monde d'intense poésie qui prend racine à la fois dans l'interprétation
emphatique de Jacques Brel et dans l'énergie du désespoir soufflée par le
grunge des années 90.
Dans «Celui qui Aboie», Soan emprunte au grand Jacques ses histoires
espiègles emportées par des musiques ourlées d'influences folkloriques. Mais
Soan a aussi eu l'idée d'inviter à leurs côtés Eddie Vebber (Pearl Jam) et Kurt
Cobain (Nirvana) pour composer des textes introspectifs, qui reconstruisent
mot à mot son monde intérieur, éclaboussé par ses trop pleins d'émotions, et
qu'il chante en torturant les phrases pour en faire sortir la sincérité jusqu'à la
dernière goutte. Dans ses paroles, dans ses gestes, la chanson française se
réinvente et s'époumone avec la rage d'un groupe de grunge.