Grave New World

Description

Sous le nom de Nuke Watch, Chris Hontos et Aaron Anderson livrent une forme d’improvisation libre qui refuse le maniérisme bruitiste et mise sur une forme de plaisir sensoriel étrange. Leur dixième album Grave New World, enregistré en grande partie en trio et souvent en live, se présente comme un organisme sonore mutant : synthés modulaires, percussions, basse et instruments à vent trafiqués fusionnent dans un monde électrique en décomposition, saturé d’énergies nouvelles. Le disque fait dialoguer plusieurs traditions sans jamais s’installer dans l’une d’elles. Les lignes de basse d’Otto Willberg évoquent Percy Jones ou Jaco Pastorius, tandis que Leonard King insuffle une dynamique proche des grooves de l’Africa 70. Les soufflants — flûte, saxophone, contrôleur MIDI — tous passés au filtre électronique, brouillent les frontières du jazz pour mieux ouvrir un espace sonore instable, plastique, presque fictionnel. Difficile à classer, Grave New World est un disque-monde, au croisement de l’expérimental, de la musique improvisée et d’un imaginaire techno-organique. Le résultat pourrait ressembler à un jam session global, quelque part entre une serre connectée envahie par des enfants et des chutes sonores de films de science-fiction. Une fusion totale, imprévisible et vivante.