D'abord, ni est ni.Ni n'est ni diatrib(a) ni JMPZ, mais ni plus ni moins qu'une émanation des deux, réunis pour une musique qui n'a esthétiquement ni dieu ni maître, ni foi ni loi, ni queue ni tête, ni chant, ou presque.Adeptes de singularité esthétique et curieux d'excentricité sonore, Ni aimevous conter des histoires qui dégénèrent.En fait, le résultat n'est ni réellement hardcore, ni franchement jazz électrique. Ni R'n'B. Ni délivrerait plutôt un rock instrumental puissant qui donnerait dans le jus de vertèbre.Mais c'est compliqué, alors n'épiloguons pas sur le genre musical que fait ni. A quoi bon ? En fait, Ni fait du ni, et voilà ce que fait ni. ni.« Ni a réussi à s'extirper en deux ans de la petite niche des adeptes de Don Caballero pour frayer dans des contrées où Zappa, jazz, noise tendance Zu et transe afro se télescopent allègrement pour fonder un magma tonique, souvent brutal et fracassé, mais duquel émerge une chaleur qui fait souvent défaut à ce genre d'expérimentations hybrides parfois un peu hermétiques. Ni instille une dimension humaine à sa musique millimétrée et parvient à dépasser l'aspect purement démonstratif qui pourrait être, comme chez nombre de groupes instrumentaux, l'écueil fatal pour aborder le public au-delà des initiés et des musiciens. L'efficacité s'ajoute aux prouesses techniques bien réelles, l'intensité corporelle décuple la sensation de maîtrise et de rigueur. » NOISE