L’œil fauve et le pelage gris cendre, voici Loup(s), un album instrumentale entre jazz et pop du guitariste Matthis Pascaud accompagné de sa meute de sorciers du son. Outre Matthis Pascaud (Ayo, Erik Truffaz, Moonlight Benjamin, Marion Rampal, Hugh Coltman), Loup(s) révèle une nouvelle fois le talent de R (Cheick Tidiane Seck, Erik Truffaz, Tété, Albin de la Simone) à la batterie, composition et coproduction, le bassiste Laurent Vernerey (Didier Lockwood, Mc Solaar, Henri Salvador, Jane Birkin) et le saxophoniste et clarinettiste Christophe Panzani (Carla Bley Big Band, Hocus Pocus, Anne Paceo). Quatre lone wolves rompus au blues marécageux et aux charmes psychédéliques. Après Night Trippin' et Good Grief, Matthis traverserse de nouvelles contrées, suivant la piste ancestrale du Floyd et celles toutes fraîches de Khruangbin, Blake Mills et Pino Palladino. Voici donc Loup(s), enregistré à Londres dans un temple de la musique, ce véritable sanctuaire qu'est Abbey Road. Ici l’humeur empli l'espace, les tempos se dilatent et laissent vibrer l'endroit, la basse gronde, le saxophone ronronne dans la cabine Leslie. Enfin des paysages se dessinent, sculptés par le roulement des toms et le miaulement d'une Gretsch Astrojet de 1967. La chanteuse Celia Kameni et le pianiste Gael Rakotondrabe ajouteront, plus tard, quelques curieux maléfices. Chercheurs de textures comme d'autres chercheraient de l'or, Matthis Pascaud et son gang rêvent tout haut d'une musique de paysages, grand angle sur les plaines du Gran Sasso et bien au-delà, vers les confins de l'ouest américain, en quête de vielles légendes. Montez le son et suivez leurs traces. Elles vous mèneront ailleurs, là où seuls les loups peuvent aller.