En mars 2023, le groupe belge de garage-punk bruitiste marcel célébrait le charivari, le renversement, la fête incohérente et bestiale de la vie. Pour autant, le groupe n’est toujours pas parvenu à pondre le fameux album dit ‘de la maturité’ et s’obstine plutôt à jeter un pont entre le sublime et le ridicule. Une formule qui semble avoir fonctionné, tant ce premier disque a voyagé jusqu’aux magazines spécialisés belges, néerlandais, français, italiens, jusqu’aux oreilles aguerries du gourou indie Steve Lamacq (BBC). ô fornaiz, deuxième album cette fois entièrement produit et mixé par Ben Hampson (DITZ, Lambrini Girls,...) a été enregistré en 10 jours à Liège. marcel se penche ici sur un problème qui a obsédé à la fois les premiers homo sapiens sans doudoune, les philosophes pré-socratiques, les alchimistes médiévaux et les masculinistes amoureux de leur barbecue: le feu. Mis en scène dans sa forme la plus abstraite et concrète, psychologique et poétique, le feu se propage dans chacune des 11 chansons de ô fornaiz. En résulte une musique qu’on peut catégoriser globalement de garage-noise-punk bâtarde, où la base punk est enrichie de formes et de sonorités venues de la musique classique, de la jungle, du dub ou du psyché. Les influences sont larges, souvent anciennes, fumeuses et ardentes, comme le foyer sur lequel marcel a posé sa marmite ces deux dernières années: The Ex, Nina Hagen, This Heat, Catherine Ringer, Jacques Dutronc, Blacklisters, Arno, Jesus Lizard, Can, Nico, Nino Ferrer, Kim Gordon, Amon Tobin, Swans, Béla Bartók, Kurt Weill, Yolande Moreau, Happy Mondays et même les derniers albums de Talk Talk.