Avec URGH, son premier album chez Sacred Bones, Mandy, Indiana avance avec la vérité comme seul horizon. Le quatuor—Valentine Caulfield, Scott Fair, Simon Catling et Alex Macdougall—façonne un disque qui oscille entre appel à l’action, vertige et transcendance. Conçu lors d’une résidence isolée près de Leeds puis enregistré entre Berlin et Manchester, l’album porte l’intensité d’un processus marqué par les problèmes de santé de Caulfield et Macdougall. Intransigeant, le groupe fait de la voix de Caulfield une arme distordue, entre jeu et charge frontale. “Magazine”, “try saying” et “ist halt so” cristallisent cette urgence, évoquant protestations et résistances, tandis que le rap fébrile de “Sicko!” avec billy woods ou les textures cinématographiques de “Cursive” et “Life Hex” installent une tension que Fair décrit comme “un remix de lui-même”. À la fois personnel et mondial, URGH reflète un univers fracturé, où les textes abordent agression, indifférence systémique et douleur, tout en laissant place à la solidarité. Son esthétique physique, prolongée par l’artwork anatomique de Carnovsky, ancre le disque dans une confrontation viscérale au corps et à ses limites. Un album cathartique, tendu entre guérison et refus du silence.