Des lignes de basse écrasantes et une batterie primale retenues ensemble par une voix rauque et incontrôlable qui marmonne et s’époumonne sur des guitares furieuses. L’énergie frénétique de morceaux comme « Ah! » et Swinging Man » est contre-balancée par des interludes ombrageuses qui donne du corps à l’album. Influencé par la jeunesse de Laurence en France et par les cieux pluvieux de Paris, les sketchs yéyé de « V » se promènent sur l’étendue grisâtre de l’aliénation sociale, de la paralysie des banlieues et du narcissisme bourgeois. C’est une ode désespérée à l’énergie refoulée du peuple et au potentiel d’une colère collective. Les 11 ballades instables de Wasser, très loin du disco-trash primitif de ses débuts, garde pourtant la même fureur, joyeuse et addictive, et y ajoute une couche de morosité crasseuse pour les jours sombres sous le ciel gris de la Vème république, celle des maisons Bouygues, des trains Ouigo et de la colère qui gronde.