Comme son camarade Brassens, Brel chiffrait ses disques. Et ce numéro 4 – ou La Valse à mille temps – est un chef-d’œuvre (Prix Francis Carco de l’Académie du disque français) sorti en 1959. Oubliées les années de galères pour le chanteur belge qui a touché le public deux ans auparavant avec sa chanson “Quand on n’a que l’amour”. Il a rencontré le pianiste Gérard Jouannest qui va devenir son accompagnateur fétiche et composer avec lui la fameuse “Ne me quitte pas”, joyau de cet album également secoué par “Seul” ou “Les Flamandes” (n’appréciant pas la raillerie, les Flamands iront cependant jusqu’à faire interdire la chanson sur leurs ondes belges). N’omettons pas “La Valse à mille temps”, témoignage vibrant de la passion de Brel pour les jeux de sonorités. Les années 50 se terminent brillamment pour le chanteur belge qui maîtrise son art à la perfection.