Faded Splendor

Description

Hundredth a bâti sa carrière sur la transformation, faisant du changement sa marque de fabrique. Depuis plus de dix ans, ce groupe originaire de Caroline du Sud s’est forgé une réputation en repoussant constamment les limites, faisant évoluer son son à chaque nouvel album comme s’il entrait dans un nouvel univers. De leurs débuts hardcore furieux au shoegaze riche et immersif de RARE—classé parmi les 50 meilleurs albums de 2017 par Stereogum—jusqu’au synthpop cinématographique et scintillant de Somewhere Nowhere, chaque sortie donne l’impression d’assister à la naissance d’un groupe différent. Hundredth explore un kaléidoscope de genres avec une curiosité insatiable. Chaque époque représente une nouvelle identité—parfois brutale, parfois lumineuse, mais toujours animée par un profond désir d’avancer. Aujourd’hui, après cinq ans d’absence, le groupe revient avec Faded Splendor—une collision vibrante entre l’urgence du post-punk et la grandeur de l’indie rock. L’album puise dans plusieurs décennies d’influences alternatives : la pulsation anguleuse du revival des années 2000, l’intensité sombre du post-punk britannique des années 80, la brillance hymnique de l’alternative rock des années 90, et la dérive atmosphérique du dream pop—avec une touche d’alt-country en filigrane, peut-être simplement l’écho de leurs racines sudistes. Mais il ne s’agit pas de nostalgie—c’est un élan vers l’avant. Le disque s’ouvre sur Curve, un morceau intense et aérien qui donne le ton avec un son expansif rappelant Silversun Pickups ou certaines textures de l’indie rock du début des années 2000. Big Love prend le relais, porté par une énergie scintillante et contagieuse dans un registre power-pop à grande échelle. Dark Side, le single principal, a été salué par Stereogum, qui a comparé son énergie à celle des débuts de Bloc Party, soulignant « l’intensité robuste » de la voix de Chadwick Johnson sur un refrain « clair et massif ». All The Way canalise un mélange de dance-punk et d’indie rock aux accents épiques, porté par un rythme 4/4 percutant et des guitares anguleuses. Blitz propose un hymne post-punk tendu et cathartique, entre Placebo, Interpol et l’intensité explosive des débuts d’Arcade Fire. Waste traverse un mur de guitares saturées avant de s’effondrer dans un chaos de samples et de platines—l’un des moments les plus imprévisibles de l’album. Glimmer arrive ensuite, comme la fin d’un film initiatique—euphorique, nostalgique, et plein d’espoir. Puis Dazzle renverse à nouveau les attentes, mêlant inflexions vocales alt-country et textures dream pop qui rappellent la mélodie de Dizzy Up the Girl des Goo Goo Dolls ou les premiers Third Eye Blind. Enfin, le morceau de clôture Faded Splendor entraîne subtilement l’auditeur vers le bord... avant de plonger dans un jazz ambiant. On n’a pas l’impression d’un rideau qui tombe, mais d’un plongeon dans le vide.