HOMME STUDIO (vinyl)

Description

JAZZMAN, CROONER, AMUSEUR, GUITARISTE, CHANTEUR POUR ENFANTS... REDÉCOUVREZ LE GÉNIE D'HENRI SALVADOR. Une vedette de la chanson qui tourne le dos au showbiz pour devenir artiste indĂ©pendant, tĂ©lĂ©guidĂ© par les idĂ©es visionnaires de sa femme Jacqueline dans la France des sixties.C'est le parcours atypique d'Henri Salvador, qui le conduira Ădevenir une star puis Ă  se marginaliser de tout le circuit du disque pour fabriquer sa musique depuis son salon avec ses guitares. A cinquante ans, Salvador se met aux synthĂ©s, aux boĂ®tes Ă  rythmes, aux multipistes, aux collages de voix truquĂ©es, au montage, au mixage et produit en solitaire depuis la place VendĂ´me des chansons pour petits et grands.'Malheureusement, les belles chansons ne font pas une carrière extraordinaire. Ce sont des chansons qui existeront après ma mort.' (1969)Comment raconter Salvador? Soixante-dix annĂ©es de musique, un millier de compositions couvrant tous les styles. Il a connu chaque courant, chaque mode, en a inventĂ© d'autres, s'en est appropriĂ© certains. Il est parfois associĂ© aux yĂ©yĂ©s, on dit qu'il a importĂ© le rock en France (1956, avec Boris Vian). Pourtant, il a 26 ans de plus que Johnny Hallyday. Quand il sort "Zorro est arrivĂ©" en 1964, il a 47 ans... et 'Jardin d'hiver', 83 ans. Vu d'aujourd'hui, ça donne le vertige. On ne sait jamais s'il est jeune ou vieux, on ne sait pas oĂą le classer: jazzman, crooner, amuseur, compositeur, guitariste, chanteur pour gosses...« Malheureusement, les belles chansons ne font pas une carrière extraordinaire. Ce sont des chansons qui existeront après ma mort. » --- Henri Salvador (1969) ---." Ce dont je me souviens bien, c'est son jeu de guitare. On le voyait comme un amuseur mais c'Ă©tait un virtuose." --- Louis Chedid ---.Enfant, il s'approprie la guitare sans connaĂ®tre le solfège et devient si fort qu'il accompagne Django Reinhardt. Il apprend seul Ă  chanter et composer. Les annĂ©es 30 marquent son apprentissage. Les annĂ©es 40 sont celles de l'Ă©mancipation au sein d'orchestres oĂą ses talents s'Ă©panouissent. Il y dĂ©veloppe son public et ses trucs: Ă©clats de rire et sĂ©duction. Les annĂ©es 50, il retrouve les airs des Ă®les de son enfance, renoue avec le jazz, le swing, le blues. Il chante pour les petits. L'inoubliable "chanson douce". La voix mue. Sa gouaille laisse place Ă  un talent multiforme, il remplit les salles, s'entoure de paroliers solides, enchaĂ®ne les classiques. Le blues du dentiste, Dans mon Ă®le, Syracuse. L'INDÉPENDANCE: TĂ©moin du showbiz, sa femme Jacqueline constate que les artistes, Ă©cartĂ©s des discussions professionnelles, sont souvent spoliĂ©s. Henri brise tour Ă  tour les chaĂ®nes qui l'unissent Ă  Philips, Vogue, Barclay, son Ă©diteur, son manager et devient autonome. Les Salvador se familiarisent avec les ficelles de la production, de l'Ă©dition, du pressage, de la distribution et de la promotion. Le label Rigolo naĂ®t Place VendĂ´me. Les clips faits maison sont diffusĂ©s dans des Ă©missions tĂ©lĂ© qu'ils produisent eux-mĂŞmes: Salves d'Or, Dimanche Salvador. La mĂ©thode s'avère payante. Le couple Salvador aborde les annĂ©es 70 en confiance.Jusqu'oĂą serait allĂ© Salvador dans son salon, s'il avait poursuivi ses enregistrements au-delĂ  de l'annĂ©e 1975? Aurait-il fait partie des pionniers du rap ou de la techno? En 1975, on diagnostique Ă  Jacqueline un cancer. Comme elle gère tout, dĂ©cide tout, impulse tout, la maison Rigolo tourne au ralenti. Jacqueline s'Ă©teint l'annĂ©e suivante. C'est la fin d'une Ă©poque. La fin du home-studio."Dans les annĂ©es 60, les artistes se faisaient plumer, avec des pourcentages grotesques. Dans les annĂ©es 80, les avocats s'en sont mĂŞlĂ©s. L'Ă©conomie a changĂ©, les avances non-rĂ©cupĂ©rables sont arrivĂ©es. Les maisons de disque ont commencĂ© Ă  allonger pour que les artistes ne fassent pas comme Henri Salvador." Louis ChedidAvec Jacqueline, Henri Salvador aurait dĂ» donner l'exemple Ă  tous les autres artistes: l'indĂ©pendance face Ă  un système injuste et rigide.A partir de 1980, il rĂ©enregistre ses tubes, sort des singles ternes, mais reste une bĂŞte de scène qui fait bouger le tout Paris et un champion de la jeunesse (Emilie Jolie, La petite sirène).Les annĂ©es 90, artistiquement noires, mais sentimentalement roses: il rencontre sa dernière femme, Catherine. A nouveau portĂ© et illuminĂ©, il fera des annĂ©es 2000 son grand retour grâce Ă  Chambre avec vue.