Grand Veymont se développe autour d'un dispositif simple et laisse place aux surprises, au jeu : des orgues vintages, une batterie minimale, un beatbox, une flûte et deux voix. Le tout né d'improvisations et d'une maîtrise assez vertigineuse. Ce n'est pas un hasard si, après un premier EP sorti en2016, leur deuxième disque (sorti en 2018 chez Objet Disque) s'appelait "Route du vertige". Après la réédition, et le superbe accueil réservé à leur premier EP en Angleterre en 2019, leur nouvel album "Persistance & changement" (Objet Disque 2020) pousse le curseur de l'expérimentation un peu plus loin avec un long morceau/odyssée, de 40 minutes.Suivre Grand Veymont, c'est accepter de quitter un territoire connu pour un autre, moins balisé, où le temps s'étire, les motifs s'empilent, les mélodies s'entremêlent, où tout bascule en permanence. Leur musique pourrait évoquer le côté expérimental de Stéréolab, ou la musique sérielle pervertie par un panthéon pop et des vapeurs abstraites, à ce que pourrait être le kraut si le plateau du Vercors apparaissait sur la cartographie des musiques contemporaines... Pas de systématisme donc, simplement des chansons en français traversées d'humeurs, de désirs, de fulgurances. Un beau programme.