Compilé par Bob Stanley pour documenter la scène folk acid, « Gather In The Mushrooms » est sorti pour la première fois en 2004 sur Sanctuary, uniquement en CD. Son succès a été tel qu'une suite, intitulée « Early Morning Hush », a vu le jour deux ans plus tard.Cettenouvelle édition de « Gather In The Mushrooms » reprend la crème des deux compilations, supprimées depuis longtemps, avec quelques ajouts - C.O.B., Roy Harper, Fotheringay - qui n'étaient pas disponibles sur Sanctuary à l'époque. Bien que non traditionnelles, ces chansons possèdent une authenticité propre, une atmosphère automnale et une naïveté qui ont influencé le boom néo-folk des années 2000 (Devendra Banhart, Joanna Newsom, Alasdair Roberts,Tuung et al.), mais impossibles à reproduire. Pour beaucoup de ces groupes de la fin des années 60, la musique folk et le monde hippie qui les entourait étaient un mode de vie, une façon de se soustraire à la guerre du Vietnam, à l'Angry Brigade et à la semaine de trois jours du début des années 70. Anne Briggs vivait dans une caravane dans le Suffolk, Shelagh McDonald sous une tente, Vashti Bunyan refusait l'électricité ; elles n'étaient pas des travailleuses à temps partiel. En écoutant « Gather In The Mushrooms », on est transporté à une époque où personne n'utilisait le terme « postmoderne ».Si elle n'a peut-être pas trouvé d'écho auprès des folkies politiques convaincus, plus de cinq décennies plus tard, cette musique évoque fortement l'Angleterre d'antan - pas nécessairement celle des braconniers et des colporteurs, mais celle des jeunes aux cheveux longs en t-shirts tie-dye, des motards et des hippies, jouant de la guitare acoustique dans des cottages en pierre blanche. Des groupes comme Midwinter et Oberon ont enregistré des albums folk primitifs, en privé ;Aujourd'hui, ils sonnent aussi lointains et mystiques que les enregistrements de terrain d'Alan Lomax. La sincérité et laconnaissance folklorique d'un groupe comme Forest perdent toute pertinence dès qu'on entend un morceau aussi étrange et évocateur que « Graveyard ». Fait maison, chaleureux, chaud comme une soupe ou glaçant comme le givre, c'est une musique d'innocence et d'une rare beauté.