Cet album n'est pas seulement un hommage, c'est un doux acte de souvenir. Une façon de se connecter à ce que Lucier nous a montré : l'écoute est un art en soi. Une méditation sur la résonance, la mémoire et la puissance tranquille du son pur.Ou, pour citer Alvin Lucierlui-même : « J'essaie d'aider les gens à porter des coquillages à leurs oreilles et à réécouter l'océan. »L'influence du travail d'Alvin Lucier sur les phénomènes acoustiques et l'interaction entre le son et l'espace est indéniable. Son héritage continue de résonner dans l'oeuvre d'innombrables compositeurs et artistes sonores. La musique de Lucier est empreinte d'un émerveillement enfantin et d'une simplicité sonore, transférant notre perception de ce que nous entendons à la manière dont nous écoutons. Au coeur de ses compositions se trouve l'onde sinusoïdale : la forme sonore la plus pure et la plus élémentaire. Le clarinettiste Dries Tack rend hommage à ce maître du minimalisme avec un album centré sur deux oeuvres que Lucier a composées en « In Memoriams » intimes pour ses amis. Les deux pièces explorent une idée unique et élégante : l'interaction entre un son instrumental et une onde sinusoïdale.Dries Tack est un clarinettiste spécialisé dans les pratiques d'interprétation contemporaines. Il se produit avec des ensembles tels que le Nadar Ensemble, Curious Chamber Players et l'Ensemble Fractales. Codirecteur artistique du GLoW Collective, il explore les pratiques collaboratives transdisciplinaires au sens large.En plus de son travail d'ensemble, Dries organise des projets solo qui offrent de nouvelles perspectives sur le répertoire existant ou donnent naissance à des oeuvres entièrement nouvelles, à la croisée de la composition et de l'improvisation. De cette interaction naissent des « battements » - un rythme pulsé qui s'accélère ou décélère selon que les ondes se rapprochent ou s'éloignent. Bien que construites sur le même concept, les deux oeuvres se reflètent l'une dans l'autre : dans « In Memoriam Jon Higgins », l'onde sinusoïdale glisse dans un lent glissando tandis que la clarinette maintient des sons stables. Dans « Memoriam Stuart Marshall », c'est la clarinette qui danse autour d'une onde sinusoïdale fixe.