Il existe des musiques pour peindre des scènes romantiques, un dîner aux chandelles, une promenade sur la plage par une nuit de lune... Quiet Nights est le douzième album de Diana Krall, et il n'a rien à voir avec tout ça. Parce que, même si la chanteuse/pianiste a choisi leBrésil comme point de référence musical, elle ne propose pas de sortir: ce qu'elle veut faire ici, c'est rester à l'intérieur.Elle ne plaisante pas. Entre sa version rafraîchissante de "Where or When", et une interprétation de "You're My Thrill" à vous paralyser l'âme, ces dix chansons qui composent Quiet Nights sont tellement intimes qu'elles deviennent désarmantes. Même ceux qui connaissent déjà cette voix voilée, cette cadence chaloupée, dans la musique de Diana Krall - et aujourd'hui on les compte par millions - même ceux-là seront interloqués quand ils comprendront à quel point cette musique pénètre sans vergogne le royaume de la douce capitulation. "C'est un disque sensuel et carrément érotique, et je l'ai voulu comme ça". Krall n'hésite pas à rendre hommage à l'équipe musicale qu'elle vient de rassembler - son quartet fidèle, son producteur expert Tommy LiPuma, l'ingénieur Al Schmitt, plus Claus Ogerman, l'arrangeur de légende, - qui y sont pour beaucoup dans la force de séduction présente sur Quiet Nights.