« Je ne veux rien de plus que d’être seule », chante Emily Kempf au début de Flower of Devotion, le nouvel album du trio de Chicago Dehd. C’est une déclaration frappante venant d’une auteure-compositrice qui, il y a un an sur Water, écrivait sur les joies et peines — et surtout la nécessité — de l’amour et de la compagnie. L’album amplifie le son de Dehd tout en faisant ressortir les nuances lumineuses et mélancoliques des compositions de Jason Balla et Emily Kempf. Les lignes de guitare de Balla flirtent parfois avec un country cosmique délicat, et à d’autres moments évoquent les sons sombres de Broadcast. Kempf, quant à elle, s’affirme comme une chanteuse d’une expressivité rare, passant d’un cri haut et solitaire à un “ooh!” léger, poussant sa voix jusqu’à la limite avant de la laisser retomber. Ensemble, ils créent des contre-mélodies descendantes qui rappellent The B-52s secouant un chagrin. Flower of Devotion montre comment sa création a renforcé le trio, individuellement et collectivement, tout en conservant un plaisir évident dans le processus. « Il est permis de rester léger face au désespoir », dit Kempf. Ce thème traverse tout l’album, de l’ouverture « Desire » au refrain de « Haha », où ils revisitent leur passé avec humour. L’album a été enregistré en avril et août 2019 à Chicago et est sorti sur Fire Talk Records le 17 juillet 2020.