Swet Deth

Description

Un après-midi, le fils d'Eric Bachmann est rentré de l'école avec une liasse de dessins qu'il avait réalisés, tous macabres. Il y avait des corbeaux, des personnages sinistres armés de faux, et des pierres tombales. Sur l'un d'eux, il avait écrit « DETH, SWET DETH », et tout s'est mis en place dans sa tête. Swet Deth, premier album sous le pseudonyme Crooked Fingers après une pause de 15 ans, s'est construit autour de cette image : ses chansons parlent de la mort, certes, mais elles ont une douceur, une sensibilité acerbe dans les paroles qui vient du fait d'avoir connu diverses sortes de morts, ouvrant toutes la port à une nouvelle forme de vie. Crooked Fingers a toujours eu un concept glissant : aucun album ne ressemble à un autre et n’a la même formation, en studio comme en tournée. Certains morceaux nécessitant à ses yeux des instruments qu'il ne jouait pas ou des voix qui n'étaient pas dans son registre, il a décidé d’élargir la liste des musiciens invités plus qu'il ne l'avait fait sur d’autres albums de son catalogue, notamment Sharon Van Etten (“Haunted”), Matt Berninger de The National (“From All Ways”) et Mac McCaughan de Superchunk (“Cold Waves”). Mais il a d'abord commencé par sa famille, ses amis et ses collaborateurs habituels. Jon Rauhouse joue de la pedal steel. Sa femme, Liz Durrett, participe aux chœurs, tout comme les membres de son groupe de tournée, Skylar Gudasz et Avery Leigh Draut de Night Palace. Ce sont des chansons pleines de liberté, d’un groove qui trahit le fait que les tourments et les angoisses qui les habitent sont liés à la mort, le point central de l'album, et non ce qui précède. Pour Eric Bachmann, cet album est un dépassement, en tant que musicien et en tant qu'homme. À l'image de l'arbre qui pousse dans le cimetière représenté sur la pochette, Swet Deth est surprenant et luxuriant, une explosion de couleurs qui contraste avec son paysage morbide, preuve de la vie dans l'ombre de son contraire. « RIP Eric Bachmann », peut-on lire sur une pierre tombale. En tant que Crooked Fingers, il ne s'est jamais senti aussi vivant.