Crenoka fait partie de cette génération où l'auto-tune a permis non de se rapprocher des assonances robotiques mais de créer un nouveau langage, une interprétation inconnue de nos soupirs. Les sceptiques reprocheront à cette science de lisser les émotions quand, au contraire, ce modulateur convenablement usité distille des ondes subtilesde variations propices à l'époque qui est dépeinte.D'un(e) enfant attiré(e) par les étoiles, à l'adolescent(e) qui se nichait dans les récits dystopiques, iel s'est armé(e) de la technologie pour créer sa vision de la pop comme un nouveau moyen de communication à l'adulte.Sans chercher à illustrer un ailleurs mirifique, sa musique est le salut quant à une quête du vide spatial ; la narration de la beauté de l'impossible. Une version ambiante aux fragments empruntés de la vie réelle pour que celle fantasmée des astres communiquent. La quête métaphysique repose sur la croyance qu'à la fin tout n'est qu'amour. Du big-bang à la domination cybernétique, de la mort à la puissance d'un baiser entre un.e astronaute à la dérive et un corps stellaire : le rapprochement des êtres est le seul combat qui mérite d'être délivré. Si la fin du monde est inéluctable, chaque trace de la pureté face à l'impossible est un retardateur.