Le titre de cette œuvre de Beatrice Dillon est tiré de la notion de « basho », développée par Kitarō Nishida, philosophe japonais et père de l'école de Kyoto. Le « basho » désigne un « lieu » ou un « champ » fondamental où les choses existent et interagissent. Il ne s'agit pas seulement d'un lieu physique, mais d'un espace plus abstrait où toutes les expériences, pensées et phénomènes sont interconnectés. Inspirée par cette idée, Beatrice Dillon développe une musique de nature complexe, qui ne cesse de se constituer en tant que pure présentation, réactivant à chaque instant à la fois l'objet de l'attention et l'auditeur qui le vise. Empruntant à la musique électronique à la fois ses sons et ses idiomes, Basho est un détournement, un réarrangement qui nous replace, à travers des éléments familiers mais soudain étrangers, dans un champ d'écoute pure. Still Forms, du compositeur japonais Hideki Umezawa, puise son matériau sonore dans l'exploration des structures sonores Baschet, instruments développés par les frères Bernard et François Baschet dans les années 1950. À travers diverses sessions d'enregistrement, au Japon mais aussi en France, Hideki Umezawa réexplore le fascinant potentiel sonore de ces instruments atypiques pour les inclure dans une composition très maîtrisée où les sons d'origine acoustique et les textures électroniques se répondent, comme dans le reflet déformé des résonateurs des structures Baschet