KahruMusiqa

Description

KahruMusiqa est une rétrospective musicale de la chanteuse et compositrice tunisienne Badiâa Bouhrizi, alias Neysatu. Elle est connue comme l'auteur des chansons de protestation qui sont devenues les hymnes de la révolution tunisienne. KahruMusiqa signifie musique électronique, mais n'est jamais utilisé en tant que tel en arabe pour nommer legenre. Le disque est une collection d'expérimentations sonores qui ont commencé lorsqu'elle a pris en main les logiciels de production musicale dans les années 2000. Les morceaux sont basés sur des poèmes en langue arabe classique ou en dialecte tunisien écrits par Badiâa elle-même ou par des poètes féminins qu'elle admire, comme les auteurs palestiniennes Fadwa Tuqan ou Salma Al Jayusi, ou le poète tunisien Noureddine Werghi. La plupart des oeuvres vocales sont des improvisations enregistrées à l'aide d'un microphone d'ordinateur. La reprise de la chanson folklorique turque classique Muhabbat est presque une réécriture harmonique moderne, n'utilisant que de la guitare classique, des voix et des delays. Les thèmes de KahruMusiqa s'inscrivent dans la trajectoire idéologique de Badiâa Bouhrizi. Elle est une femme queer dans les sables mouvants de la Tunisie dans la chanson Transrimel. Elle questionne également le contrat politique qui a conduit à Balfour et au déplacement de millions de Palestiniens en 1948, en décrivant un voyage entre Londres et Naplouse, dans Fil Madinatil harima ("Dans la vieille ville"). Ce "bedroom" album contient également plusieurs chansons qui sont devenues des classiques du milieu underground arabe, comme Ila Selma, et est le premier disque que Badiâa Bouhrizi a accepté de publier.