Il n’y a pas d’autre groupe comme Angel Du$t — leur singularité se mesure à la distance qu’ils prennent avec le reste de la scène. Face aux questions sur leur identité (démolisseurs de genres, ultime groupe de guitare authentique, agresseurs purs ou expérimentateurs sincères), leur nouvel album COLD 2 THE TOUCH apporte une réponse simple : « Angel Du$t, c’est du rock & roll », résume le chanteur et instigateur Justice Tripp. Cette explosion musicale de 26 minutes, à la fois éclectique et percutante, montre que le groupe refuse d’être enfermé dans des sous-genres étroits. Plus féroce que jamais, l’album mélange riffs puissants et refrains marquants, portés par l’existentialisme sans fard de Tripp. Une constellation de collaborateurs ponctue l’écoute : le guitariste Jim Carroll se distingue sur « Zero », un épique de plus de trois minutes aux riffs en spirale agrémenté des voix de Wes Eisold (American Nightmare, Cold Cave ; « Zero »), Patrick Cozens (Restraining Order) pousse son growl sur « Downfall », Frank Carter intervient sur « Man On Fire », et Taylor Young (Twitching Tongues, Deadbody) apporte une vitriol guttural sur « The Beat ». Le duo final « The Knife » / « The Beat » cristallise ce qui fait la force d’Angel Du$t : des réflexions naïves sur la finitude de la vie pouvant coexister avec le plaisir pur des riffs violents, et une humanité qui prime — être fidèle à soi-même et à toute la palette de ses pensées et émotions. « C’est qui je suis », dit Tripp. « Et je parle aussi pour le groupe : nous sommes des gens qui joueront toujours du rock & roll agressif. Ça arrive que ça vous plaise ou non. Je suis moi, et si vous vous mettez en travers de ma route, je vais vous écraser. ».